Sara Ourki, à peine 24 ans, et déjà une syndicaliste expérimentée

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Indignée par certaines conditions de travail au sein de La Vie Claire, Sara Ourki, jeune étudiante ingénieur, a réussi à y ouvrir une section syndicale. Une initiative qui a porté ses fruits, de vrais changements au quotidien facilitent désormais la vie des salariés. Un travail rendu possible grâce au soutien et à l’appui de la CFTC. Le tout dans la concertation et non pas dans le conflit tient à souligner Sara Ourki. Un engagement syndical intense qui fait de Sara Ourki, l’une des plus jeunes syndicalistes expérimentées de France.

Comme beaucoup d’étudiants, Sara Ourki, âgée d’une vingtaine d’années, prend un job en plus de ses études. Elle intègre ainsi La Vie Claire pour un emploi de 20 heures par semaine dans une boutique de la région parisienne. Très vite, les conditions de travail et le malaise récurrent qu’elle constate auprès de ses collègues l’interpellent. Elle en parle avec sa responsable directe, essaye de prévenir la direction… sans résultat.

Rien ne décourage Sara, elle se tourne alors vers les syndicats afin de se sentir épauler et trouver l’appui nécessaire pour faire entendre la voix des salariés. « Je ne voulais pas d’un syndicat qui soit toujours dans la confrontation ou le conflit, je voulais un syndicat de dialogue et constructif, je voulais avancer en concertation… et celui qui répondait le mieux à cette philosophie, et qui a été le plus réactif, c’est la CFTC. »

Dès lors, tout va aller très vite. La fédération de la CFTC envoie une lettre à la direction des relations humaines de La Vie Claire pour annoncer sa nomination en tant que représentante syndicale. « La nouvelle a été plutôt mal accueillie, se souvient Sara Ourki. Pendant un an, je n’avais pas de retour à mes courriers, à mes demandes, mes retombés restaient sans réponses… alors j’ai commencé à écrire des lettres ouvertes et à visiter les magasins pour assister les salariés. »

Un travail laborieux, en effet, chaque magasin est géré par un responsable, des petites structures de 5 à 10 personnes qui ne se sentent pas obligatoirement intégrés à un groupe bien plus grand de près de 1 300 temps plein. « Le personnel était frileux, n’osait pas s’exprimer, craignait des répercussions sur leur relation au quotidien », comprend Sara Ourki. Pourtant, les demandes étaient concrètes comme réclamer des chaises pour s’asseoir pendant les heures de travail, avoir du chauffage en hiver, obtenir des augmentations individuelles plus justes. « J’ai voulu dénoncer le taux inquiétant de turn-over, les salaires très bas par rapport à la concurrence, le management de proximité très pyramidal et autoritaire, les sanctions arbitraires, le favoritisme… », reprend Sara Ourki.

Au début, la direction reste sourde à ses demandes et cherche à lui mettre des bâtons dans les roues. On a même essayé de “l’acheter”, de la décourager, de l’empêcher d’avancer. Rien n’y fait… sinon renforcer sa détermination.

Il existait un CSE sans étiquette inopérant et très proche de la direction, alors pour la contrer certains ex-élus sont allés chez un autre syndicat FO. Au premier tour des élections Sara Ourki sort gagnante avec la CFTC. Pourtant, là encore le respect de la parité n’a pas été respecté, ainsi FO a eu accès à la messagerie interne pour promouvoir ses actions… et pas la CFTC.

Mais ses élections marquent un tournant, comme le départ de la DRH. Puis l’arrivée d’une nouvelle DG. « Depuis les rapports ont vraiment changé, ça se passe bien. On a pu repartir à zéro et les choses avancent. On est écouté par la direction. Il reste encore beaucoup à faire, mais les mentalités ont évolué », constate Sara Ourki. Un travail de fourmi qui a porté ses fruits.

« Tout ça c’est grâce à la CFTC qui a été à mes côtés, m’a conseillé, guidé… et soutenu quand il le fallait », se réjouit Sara Ourki. Aujourd’hui, elle est détachée pour la CFTC au sein de La Vie Claire et profite de ce temps pour former l’équipe qui prendra sa relève.

 « Et c’est bien parti, confie-t-elle, en interne, il y a des personnes motivées pour continuer les actions et agir avec la CFTC pour le bien de tous. » Sara, elle, finit son stage de fin d’études qui doit se conclure par une embauche… Elle quittera définitivement La Vie Claire pour débuter la sienne dans son propre univers professionnel.

Ce que dit Léopold Labbé, membre du bureau de l’UD CFTC 91, à propos du parcours de Sara :

« En 2021, le syndicat CSFV de l’Essonne, en accord avec la Fédération CSFV, a nommé RSS une étudiante, dans l’entreprise de vente de produits Bio La Vie Claire. Oui, une étudiante ! En effet, Sara termine ses études à l’Ecole Supérieure des Travaux Publics et travaille pour payer ses études.

Sara, l’une des plus jeunes adhérentes de la CFTC, a été désignée RSS pour préparer les élections CSE dans son entreprise.

Malgré l’ accueil négatif de l’entreprise, et l’énorme difficulté que représente une entreprise constituée d’innombrables petits magasins (de 5 à 15 personnes chaque) répartis sur toute la France, elle a su se battre, persévérer, lutter contre le découragement, créer une équipe et remporter les élections CSE en un an seulement !

Au premier tour, la CFTC a obtenu plus de 70% des voix et a eu 5 élus titulaires et 5 élus suppléants au second tour. Sara a été désignée DS CFTC dans l’entreprise (faisant peut-être d’elle laplus jeune DS de la CFTC).

Concernant Sara, avec sa capacité d’adaptation et sa volonté, elle ne se contente pas de son diplôme d’ingénieur BTP mais a déjà été recrutée comme auditeur financier par le cabinet d’audit français MAZARS.

Elle souhaite conserver un petit emploi à La Vie Claire afin de pouvoir former et guider ses collègues et ainsi passer le relai à une équipe aguerrie.

Je ne peux que lui tirer mon chapeau et être fier de voir la relève être aussi combattante ! Merci Sara ! »